La paresse est subversive
La militante écoféministe, essayiste et députée de Paris appelle la gauche à sortir de son obsession du travail pour s’occuper de la question du temps libéré.
Députée écologiste de Paris depuis 2022, membre de l’aile radicale au sein des Écologistes, militante écoféministe, elle est une fervente défenseure de l’union des gauches. En 2021, elle se présente à la primaire écologiste en vue de la présidentielle mais échoue face à Yannick Jadot. À l’Assemblée, elle préside la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma.
La défense du temps libre fait-elle partie de l’identité de la gauche ?
Non seulement la défense du temps libre fait partie de l’identité de la gauche, mais c’est surtout un combat social fondamental. Nous devons batailler contre deux idées. La première est que les loisirs des pauvres seraient dangereux pour la société. Thomas Malthus (économiste britannique de l’école classique du XVIIIe siècle, N.D.L.R.) affirmait que les plus précaires utiliseraient ce temps libre pour « forniquer ». Deux siècles plus tard, Jean-Michel Blanquer explique qu’ils en profiteraient pour acheter des écrans plats. Cet argument transcende les discours de droite. La deuxième idée, c’est que le corps des pauvres n’a pas de valeur, contrairement à celui des bourgeois, qui en prennent soin par des cures et des bains au XIXe siècle. Il faut des mouvements sociaux progressistes pour combattre ces deux idées.
À Paris, le 12 décembre 2024.
© Maxime Sirvins