Crise de l’eau : les Mahorais sont -ils des Français comme les autres ?
Ma question au gouvernement :
Je vous propose un exercice de fiction. Imaginez les habitants de la ville de Strasbourg, soit environ 270 000 personnes, privés d’eau deux jours sur trois et imaginez que l’eau qui coule enfin du robinet est marronnasse et donne la diarrhée. Imaginez que, faute d'eau, les enfants ne vont plus à l’école et qu'il est impossible de se laver deux jours sur trois. Imaginez que, pour boire, les habitants doivent acheter des packs d’eau qui coûtent entre 6 et 10 euros, voire plus, puisqu'ils font l’objet de spéculation.
Tout cela se passe à Mayotte. Mayotte, c'est très loin, pourtant, c’est la France ! (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et LFI-NUPES.) Dire qu’il s’agit d’une sécheresse exceptionnelle ne serait voir qu’une partie du problème puisque cette crise est le résultat de l’abandon de ce territoire par l'État (Mêmes mouvements) : faute d’entretien, 40 % de l'eau distribuée est perdue à cause de fuites dans le réseau ; aucune politique de traitement des déchets, ni de lutte contre la pollution ; aucune démarche d’association des populations locales pour trouver une solution ; aucune anticipation grâce à la recherche.
La situation n’est pas nouvelle : 29 % des résidences à Mayotte n’ont pas accès à l’eau potable, contre moins de 1 % dans l’Hexagone. Sans eau, tout est menacé.
Les propositions de M. le ministre délégué chargé des outre-mer – 35 millions d’investissement d’urgence, soit un dixième du coût de l’autoroute A69 ; quelques bouteilles d’eau et 350 millions d'investissement on ne sait pas quand – sont des pansements, du déni et, à la fin, de l’incompétence. (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et LFI-NUPES.) Nous n'accepterions pas une seconde une telle situation dans l'Hexagone, alors pourquoi l’acceptons nous à Mayotte ? Ma question est simple : pour le Gouvernement, les Mahorais sont-ils des Français comme les autres ?